L’approche par compétence est aujourd’hui
l’approche pédagogique que les enseignants camerounais doivent désormais appliquer dans les salles de
classe. Beaucoup ne savent pas exactement de quoi il s’agit. Alors cet article
est une tentative dans ce sens. Mais avant, nous allons parler des principales
entrées des programmes jusqu’alors utilisées. Il s’agit notamment de l’entrée
par les contenus, de l’entrée par les objectifs et de l’entrée par les compétences.
L’entrée par les contenus
L’entrée par
les contenus est la plus ancienne.la
matière à enseigner est présentée en termes de savoirs, de connaissances
ou de concepts que l’enseignant doit transmettre à l’apprenant. Les contenus
tiennent une place prépondérante et les savoirs sont enseignés pour eux-mêmes
et non pour être utiles dans la vie de tous les jours.
On a reproché à cette approche l’académisme
et la recherche de l’érudition, ce qui ne permet pas de cibler suffisamment les
enseignements.par ailleurs, cette conception engendre des disparités dans
l’enseignement d’une même leçon, d’un même concept, le contenu de la leçon
étant fonction de l’érudition de l’enseignant.
L’entrée par les objectifs
L’entré par les objectifs s’inspire de la
pédagogique par objectif qui consiste à découper les apprentissages complexes
en objectifs distincts à atteindre par l’élève. L’organisation des contenus
s’opère à partir des différentes catégories d’objectifs (généraux, spécifiques,
intermédiaires et opérationnels). Ces derniers ont permis d’avoir des visées
précises de l’enseignement en définissant des savoirs variés. L’enseignement
par objectifs permet de définir des comportements observables, mesurables et
structurés mais séparés les uns des autres et qui sont à développer chez
l’apprenant.
Plusieurs reproches sont faits à cette
approche notamment le nombre élevé d’objectifs, le morcellement des activités
de l’apprenant et l’accent mis sur le comportement de l’élève et non sur
l’utilisation à bon escient des savoirs.
L’entrée par les compétences
Elle se distingue nettement des deux
premières parce qu’elle préconise de placer l’élève au centre des
apprentissages et de lui donner une place d’acteur et non de consommateur.
Cette approche a été initialement retenue
dans la formation professionnelle et technique. Elle s’est ensuite généralisée
dans tous les secteurs de l’éducation. Elle trouve son application dans
différentes composantes tels les curricula, les manuels scolaires, le système
d’évaluation.
Depuis plus de dix ans, différents pays
(Algérie, Tunisie, Madagascar, Suisse, Québec, Mauritanie, Burkina, Gabon,
Bénin, France, Belgique, Liban…) se sont engagés dans des réformes de
programmes scolaires en termes de compétences.
Mais bien que usité, le mot compétence pose
beaucoup de problèmes au niveau de sa compréhension et le flou de sa définition
le rend pour l’instant exotique à la quasi-totalité des enseignants.
La compétence se définit comme l’ensemble des
capacités que les personnes mobilisent dans une situation donnée pour mener à
bien la tâche qui leur est confiée et résoudre les problèmes qui se posent à
elles. Plus simplement, la compétence est ce qui permet à chacun de réaliser
une tâche complexe.
Cet article est un extrait du séminaire
national des inspecteurs des sciences humaines, Yaoundé, Lycée Technique de
Nkolbisson
19-21 septembre 2007 portant sur la
refondation des programmes : quelle approche pour le Cameroun par Mme NGO’O Minna Adèle, IPN
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